Vous n’êtes pas la voix qui parle dans votre tête. Vous êtes celui qui l’écoute.


Imaginez que vous vivez avec un assistant mental. Un genre de bras droit, présent dans votre tête 24/7. Il veut vous aider, vous protéger, anticiper vos besoins… mais il est un peu trop intense. 

Dès que vous avez un rendez-vous, il vous propose 15 scénarios catastrophes. Quand quelqu’un vous regarde un peu trop, il vous fait croire que vous avez dit quelque chose de travers. Il interrompt votre sommeil à 3h du matin pour reparler de ce message que vous avez envoyé il y a 6 jours. Bref, toute raison est bonne pour vous alerter.

C’est cela, l’anxiété. Un assistant mental trop zélé, qui croit bien faire, mais qui vous rend fou.

L’anxiété: un assistant mental expert de la survie

Nous pensons que notre anxiété est liée aux événements extérieurs: un conflit, une échéance, un défi. Mais si nous observons attentivement, nous découvrons que ce ne sont pas les événements que nous vivons qui créent notre agitation mentale. En réalité, c’est le discours que nous entretenons dans notre tête par rapport à ces événements.

L’anxiété est une hyperactivité mentale, un flot incessant de pensées, d’alertes, de projections. L’anxiété ne vient pas des événements qui surgissent dans votre vie. Elle vient de la voix qui commente ces événements.

Et cette voix, nous croyons trop souvent que c’est la nôtre. Pourtant, si vous lui avez déjà demandé se taire, vous savez bien qu’il ne s’agit pas de vous. C’est votre assistant mental, un peu détraqué, qui ne cesse jamais de parler. Celui qui a toujours quelque chose d’insignifiant à raconter, encore et encore.

Il surveille tout. Il anticipe. Il analyse. Il vous rappelle sans cesse ce qui pourrait mal tourner:

«Et si cette réunion se passe mal?»
«Tu devrais reformuler ce message, au cas où.»
«Tu n’aurais jamais dû dire ça.»
«As-tu vraiment les compétences nécessaires?»

Si cette voix n’est pas la vôtre, elle a toutefois été créée par vous de manière inconsciente. Ce sont vos peurs, vos blessures et vos expériences passées qui ont formé votre assistant mental. Et pour vous protéger, il vous parle comme si vous étiez constamment en danger.

Pourquoi est-il si difficile d’arrêter de ruminer?

Si vous avez déjà essayé de faire taire cette voix, vous savez que cela est inutile. Plus on lui demande de se la fermer, plus elle parle fort. 

Vous auriez toutes les raisons de vouloir vous en débarrasser. Elle se trompe souvent, dramatise tout, vous empêche de dormir… Mais, la vérité, c’est que vous n’avez jamais vraiment cessé de l’écouter. Parce que, malgré son inefficacité, vous croyez encore qu’elle vous protège. Et, en réalité, elle veut vraiment votre bien. Elle pense qu’en vous faisant peur, elle vous prépare. Qu’en ressassant vos erreurs, elle vous empêchera de les répéter.

Votre assistant mental est plein de bonnes intentions, mais ne connaît que le langage de l’inquiétude. Et tant que vous continuez de l’écouter, il conservera son poste.

Et si vous appreniez plutôt à l’écouter autrement?

On croit souvent que le soulagement viendra le jour où cette voix se taira pour de bon. Mais elle ne se taira pas. Et elle n’a pas besoin de le faire.

La solution n’est pas de la faire disparaître, mais d’apprendre à l’écouter autrement. Plutôt que de l’affronter ou de la croire aveuglément, vous pouvez changer de posture. Passer du rôle de celui qui subit, à celui qui observe.

Quand une pensée anxieuse surgit, ne vous laissez pas entraîner par elle. Dites simplement: «Merci pour ton avis, mais je vais passer mon tour.». De cette manière, vous n’êtes plus dans le flot. Vous êtes sur la rive, en train de regarder le courant passer.

Pas besoin de débattre avec la voix. Pas besoin de lui prouver qu’elle a tort. Vous pouvez juste lui dire: «Je t’ai entendue, tu peux circuler.». Et vous pouvez répéter ce geste chaque fois qu’elle revient. Pas pour la faire disparaître, mais pour ne plus lui laisser les commandes.

Vous n’avez pas à congédier votre assistant mental. Vous pouvez simplement lui rappeler que ce n’est pas lui qui dirige.

Et si vous commenciez aujourd’hui à traiter cette voix intérieure avec moins de sérieux? Ce n’est pas facile, mais c’est possible.

Vous reprenez le contrôle lorsque votre paix intérieure ne dépend plus de son silence, mais de votre capacité à ne plus réagir automatiquement à tout ce qu’elle dit.

Et si, plutôt que de demander à cette voix de vous laisser tranquille… vous la laissiez tranquille, vous aussi?

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