Microdose de psilocybine pour l’anxiété et la dépression

L’accumulation de preuves cliniques sur les bienfaits des psychédéliques au cours des dernières années ouvre la voie à l’approbation probable de ces substances par la Food and Drug Administration (FDA) [1].

Les psychédéliques sont connus pour induire des transformations au niveau cognitif, perceptif et émotionnel. Certains, comme le LSD, sont issus de procédés de synthèse, tandis que d’autres proviennent directement du règne végétal ou fongique, à l’image des champignons contenant de la psilocybine.

Selon une étude publiée dans Nature Medicine en 2022, la psilocybine ne se contente pas de soulager les symptômes dépressifs, elle agit directement sur la manière dont le cerveau fonctionne [2]. Ce traitement naturel a été comparé à un antidépresseur classique, l’escitalopram, dans 2 essais cliniques. Et les résultats sont frappants.

Les participants ayant reçu de la psilocybine ont montré une amélioration plus rapide et plus marquée de leur état dépressif. Mais ce qui intrigue le plus les chercheurs, c’est ce qui se passe dans le cerveau. Après seulement 2 doses, ils ont observé que les différentes zones du cerveau communiquent mieux entre elles. 

C’est un peu comme si les pensées, jusque-là coincées dans une boucle fermée, retrouvaient la souplesse nécessaire pour emprunter de nouveaux chemins. Concrètement, cela se traduit par une diminution de la rumination, une meilleure flexibilité cognitive et une plus grande capacité à passer d’une pensée à une autre, ce qui permet une vision plus fluide et optimiste de soi et du monde.

En revanche, les patients ayant reçu de l’escitalopram n’ont pas montré de changements comparables dans l’organisation cérébrale. Leur soulagement, bien que réel, était plus modéré et moins ancré dans un changement neurologique profond.

Ces résultats suggèrent que la psilocybine ne masque pas simplement les symptômes, mais aide véritablement le cerveau à guérir, en plus de ne pas avoir d’effets secondaires néfastes comme les antidépresseurs classiques.

En microdose, soit environ entre 1/5 et 1/20 d’une dose récréative, la psilocybine ne provoque pas d’hallucinations. Utilisée depuis des siècles par les peuples autochtones, la psilocybine est généralement considérée comme sûre à faible dose.

Malgré un manque d’études approfondies sur la prise de psilocybine en microdosage, une étude ayant suivi 81 microdoseurs pendant 4 semaines a fait ressortir plusieurs améliorations liées au bien-être psychologique, notamment une meilleure stabilité émotionnelle et une diminution de l’anxiété et la dépression [3]. 

Toutefois, l’efficacité du microdosage continue de faire l’objet d’études contradictoires. D’un côté, certaines études soulignent des bénéfices significatifs comme l’amélioration de l’humeur et de la santé mentale. De l’autre, certains essais contrôlés n’ont pas réussi à prouver des effets significatifs par rapport à un placebo. Les résultats restent donc mitigés, mais la recherche progresse.

Depuis plusieurs mois, je prends une microdose de psilocybine tous les 3 jours. Cette fréquence, popularisée par James Fadiman, un psychologue américain et pionnier de la recherche sur les psychédéliques, respecterait l’équilibre du corps, éviterait le développement de tolérance, et permettrait d’observer plus clairement les effets [4]. 

J’ai pris cette décision de manière réfléchie, motivée par le besoin d’apaiser mon anxiété, stabiliser mon humeur et améliorer la qualité de mon sommeil. Dès les premières semaines, j’ai ressenti une sensation de relâchement. Rapidement, je me suis sentie plus en contrôle de mon anxiété et de meilleure humeur en général. 

Comme j’ai récemment intégré plusieurs stratégies à ma routine pour optimiser ma santé et ma qualité de vie, j’ai eu envie de mieux comprendre l’impact réel du microdosage sur moi. J’ai donc décidé de faire une pause d’un mois, simplement pour observer. Ce n’est évidemment pas une démarche scientifique rigoureuse, mais j’ai tout de même eu l’occasion de remarquer la différence. Parce que oui, il y a bien eu une différence.

Lors des journées durant lesquelles je prends une microdose, je me sens beaucoup plus détendue et créative. Je me soucie moins des situations ou pensées insignifiantes qui, normalement, me rendent anxieuse. Mon humeur est plus positive. Les effets sont les plus perceptibles le jour de la microdose, mais ils persistent de manière plus légère et diffuse les jours suivants.

Bien sûr, mon expérience reste subjective. Mais elle rejoint un nombre croissant de témoignages qui suggèrent que le microdosage pourrait offrir un soutien aux personnes qui vivent avec de l’anxiété, de la fatigue mentale ou une humeur instable. Nous verrons ce que les recherches scientifiques dévoileront au cours des prochaines années…