Ce n’est pas parce qu’on doute de soi qu’on est illégitime. Le syndrome de l’imposteur ne choisit pas les moins compétents. Il s’infiltre chez ceux qui se soucient de bien faire. Et si le simple fait de douter était une preuve que vous prenez votre rôle au sérieux?
Est-ce que je suis légitime pour écrire mes propres articles? C’est la question qui m’a poursuivie pendant des semaines avant de diffuser ce premier texte. Ironique, non? Je souhaite parler de croissance personnelle, et la première chose que je ressens, c’est le syndrome de l’imposteur.
Cette petite voix intérieure qui murmure:
«Qui suis-je pour croire que des gens voudront bien me lire?»
«Il y a des personnes bien plus qualifiées que moi…»
«Si je vais de l’avant, les gens vont rire de moi.»
Je pensais que ce doute passerait, mais il est resté. Alors, j’ai décidé d’écrire avec lui.
Le syndrome de l’imposteur, c’est quoi?
Le syndrome de l’imposteur est une forme de doute qui nous pousse à croire que nous ne méritons pas notre place, nos réussites ou notre légitimité. C’est une peur irrationnelle d’être perçu comme un escroc… Même lorsque nous avons les compétences! Même quand les autres nous font confiance.
Il touche les étudiants brillants, les entrepreneurs visionnaires, les artistes talentueux, les parents attentionnés… et ceux qui, comme moi, veulent simplement partager leurs expériences et réflexions avec les autres.
Ce syndrome est sournois. Il s’insinue doucement, comme une hésitation à parler de soi, à accepter un compliment, ou à publier un texte qu’on a pourtant relu 10 fois.
D’où vient-il et pourquoi est-il si courant?
Ce sentiment d’illégitimité trouve souvent ses racines dans notre conditionnement mental. Il est d’autant plus fréquent aujourd’hui, alors que nous sommes constamment exposés aux réussites des autres. Les réseaux sociaux, les comparaisons, la valorisation de la performance et de l’expertise créent une pression omniprésente.
Nous finissons par croire que tout le monde maîtrise mieux sa vie que nous. Et à force de douter, nous percevons nos doutes comme une preuve que nous ne méritons pas notre place. Mais ce n’est qu’un reflet de notre peur, pas de notre valeur.
Lorsque nos doutes émergent, nous les vivons comme une anomalie. Pourtant, nous sommes nombreux à chercher notre place dans un monde qui valorise la réussite.
Les formes du syndrome de l’imposteur
Le syndrome de l’imposteur n’a pas un seul visage. Il se déguise, il change de ton, il se camoufle dans des comportements qui, à première vue, peuvent sembler justifiés. Mais, en creusant, on découvre souvent la peur de ne pas être assez.
Voici quelques-unes de ses formes les plus fréquentes:
- Le perfectionniste: pour qui rien n’est jamais assez bon. Il retarde ses projets ou les abandonne en cours de route, persuadé qu’ils ne sont pas à la hauteur de ses standards irréalistes.
- L’expert: qui croit devoir tout maîtriser avant de se sentir légitime. Il accumule les formations, les lectures, les validations externes… sans jamais oser passer à l’action.
- Le solitaire: qui n’ose pas demander de l’aide, par peur d’être vu comme incompétent. Il porte tout seul des fardeaux qui pourraient être allégés par un simple échange.
- Le chanceux: qui attribue ses réussites à la chance ou au hasard. Il minimise constamment ses efforts et vit dans la peur d’être «démasqué».
- Le caméléon: qui s’adapte à tout, au point d’oublier ce qu’il pense vraiment. Il change de ton, de posture ou de style pour être accepté.
- Le bourreau de travail: qui enchaîne les projets sans s’arrêter, dans l’espoir de prouver enfin sa valeur. Mais au fond, il ne se sent toujours pas «assez».
Peut-être vous reconnaissez-vous un peu dans l’un ou plusieurs de ces profils. Dans tous les cas, vous n’êtes pas seul. Et ce que vous ressentez n’est pas une faiblesse.
Surmonter la peur de ne pas être légitime
On ne se débarrasse pas du syndrome de l’imposteur du jour au lendemain. Mais on peut apprendre à reconnaître sa voix, à réduire son emprise, et à renforcer sa confiance en soi.
Voici quelques pistes que je vous propose d’explorer:
Observez vos pensées avec détachement
Commencez par noter les phrases récurrentes qui surgissent en vous: «Je n’en sais pas assez», «Je vais me ridiculiser», «Je ne suis pas à ma place.». Une pensée n’est pas une vérité. Prendre conscience de ses saboteurs est la première étape pour s’en détacher.
Constituez votre «dossier de preuves»
Lorsque vous recevez un compliment sincère, un retour positif, un signe de confiance… notez-le quelque part. Cela peut sembler anodin, mais relire ces «preuves» lors d’un moment de doute peut vous aider à vous détacher de vos saboteurs.
Rappelez-vous que vous n’avez pas besoin de milliers de commentaires positifs pour croire en vous. Si une seule personne approuve ce que vous faites, votre impact est réel.
Revisitez votre récit personnel
Demandez-vous si les pensées qui vous limitent sont des faits ou des croyances. Vous pouvez choisir de réécrire le récit que vous vous racontez sur vous-même.
Croire que les gens vont rire de vous n’est pas un fait. Plutôt que de vous convaincre que vous n’avez pas les compétences nécessaires, dites-vous simplement: «J’ai encore beaucoup à apprendre, mais tout le monde a commencé quelque part. Au départ, les gens auront certainement des commentaires constructifs, et tant mieux, cela me permettra de m’améliorer plus rapidement.».
Autorisez-vous à apprendre en avançant
Vous n’avez pas besoin d’avoir «tout compris» ou d’être un modèle parfait pour transmettre quelque chose. Au contraire, ce sont vos essais, vos doutes, vos prises de conscience, vos apprentissages, qui peuvent inspirer les autres. Soyez authentique et autorisez-vous à être humain!
Le syndrome de l’imposteur ne signifie pas que vous n’avez pas votre place. Cela signifie que vous sortez de votre zone de confort. Vous êtes peut-être plus légitime que vous ne le croyez!
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